Assises de l’habitat de Martine Vassal

Marseille, le 25 mars 2019

[Communiqué]
Assises de l’habitat de Martine Vassal : pourquoi le Collectif du 5 novembre n’y sera pas ?

Nous avons cru comprendre que des assises de l’Habitat se tiennent le 26 mars et nous n’y serons pas.
Non pas que le sujet ne nous intéresse pas !

Depuis le 5 novembre, nous avons été contraints de prendre à bras le corps un sujet primordial dont la réalité est apparue au grand jour.
Nous considérons qu’il est plus qu’urgent que l’ensemble des Marseillais trouvent leur place dans le débat public au sujet du logement, de l’habitat et de la ville. C’est-à-dire tout le contraire de la méthode de ses Assises.

Quand le collectif a été sollicité pour y participer, nous avons mis comme une condition préalable : l’adoption d’une charte du relogement pour l’ensemble des délogés dont le chiffre s’élève à plus de 2 600 d’après des sources non officielles, la mairie se gardant bien de communiquer dessus.
À plusieurs reprises nous nous sommes déclarés disponibles en proposant de ne pas être relégués aux marges, limités à être porteurs de « projets innovants » (aussi intéressant soient-ils) mais bel et bien que les dispositifs clefs de l’action publique (notamment le plan local d’urbanisme intercommunal – PLUi – et le futur Plan local d’habitat -PLH) soient rediscutés et co-construits avec les citoyens.
Voilà ce qui serait vraiment innovant : la démocratie urbaine à Marseille!

Nous proposons une charte de relogement, construite à partir de l’expérience des délogés et citoyens solidaires pour encadrer ces politiques publiques, c’est dire si nous sommes prêts à nous engager dans un tel processus démocratique.
Nous n’avons eu aucune réponse sur le sujet et à ce jour, nous constatons que la situation dans les hôtels se prolonge et que les réintégrations dans les appartements, quand elles ont lieu, se font dans des conditions déplorables ( insalubrité qui s’est développée, non finalisation des travaux avec des détériorations manifestes des logements, aubaine pour les propriétaires de se débarrasser de locataires etc. ).

Depuis, Martine Vassal s’est bien gardée de revenir nous voir pour nous associer à ces Assises.
Des entretiens ont visiblement été menés, en huis clos, et devraient permettre une conclusion, en huis clos, par Martine Vassal ce 26 mars.
Nous avions publié le 2 mars une lettre ouverte à Martine Vassal pour proposer de rectifier le tir et d’aller vers une véritable démocratie urbaine. Sans réponse. La méthode des Assises est en soi une fin de non recevoir et s’apparente clairement à une opération de communication pré-électorale.

La méthode ne nous convient pas et nous ne nous sommes pas « inscrits » pour être invités à participer à cette journée des Assises.
Nous aurions voulu un grand débat démocratique ouvert, associant les habitants et les acteurs de la ville. Cela requiert du temps, des moyens, une méthode qui n’évite pas les problèmes mais les discute et les affronte.
Dans ce cadre nous aurions pu faire des propositions.

Les propositions que vous n’entendrez pas aux Assises :
– une charte du relogement pour et par les délogés avec un accompagnement humain avant, pendant et après l’évacuation.
– un plan d’urgence démocratique pour l’habitat et l’urbanisme
– un contrôle citoyen des questions urbaines
– la transparence de la gestion immobilière
– le contrôle régulier de l’habitat
– la lutte contre la vacance des logements

Fidèles à la confiance que nous portons en l’expertise citoyenne, dont les associations, collectifs et citoyens sont porteurs, nous nous engagerons ces prochains mois dans la construction des états généraux de Marseille dans lesquels nous pourrons travailler ces axes de réflexion.
À ce titre, nous serons présents pour alerter sur la situation du mal-logement ce week-end de fin de trêve hivernale.

Ce processus démocratique, transparent, honnête, sera à coup sûr bien plus porteur qu’une plate forme en ligne opaque et que le coup de com’ de Mme Vassal.

Le Collectif du 5 Novembre.