Après une journée européenne de manifestations pour le logement, où 27 organisations et 2000 marseillais.es concerné.es par les conditions indécentes de logement ont défilé dignement, le Collectif du 5 novembre se félicite de cette mobilisation.
Nous regrettons amèrement le peu d’élu.es municipaux présent.es et que la Mairie, plutôt de d’appeler à manifester, ait décidé de communiquer de façon erronée en annonçant que seules 8 personnes seraient encore en hôtel.
Ce chiffre tronqué invisibilise des dizaines de personnes étrangères délogées, hébergées en hôtels par l’Etat mais relevant des mêmes droits et dispositifs partenariaux État-Mairie (a minima une cinquantaine que nous identifions nous mêmes).
Par ailleurs, cette communication rompt avec une règle installée depuis 2 ans et demi, de compter ensemble les personnes en hôtels et appart hôtels (140 personnes selon la Mairie elle-même). D’ailleurs, il y a quelques semaines encore, la Mairie communiquait à la presse le chiffre global de 239 personnes. Il faudrait y ajouter enfin le chiffre de 1000 à 1500 selon nos informations, de personnes en logements provisoires.
Nous invitons élu.es et journalistes à vivre une semaine dans un logement provisoire quasi vide de meubles ou un appart hôtel sans âme pour se convaincre qu’il ne s’agit pas là de solutions viables.
Si nous nous réjouissons de l’avancée que constitue ce premier pas, nous nous étonnons simplement du timing et de ces « oublis » alors que nous avons la semaine dernière pu enfin ouvrir des dossiers importants concernant l’application de la charte du relogement lors de son second comité de suivi de cette mandature. Il aurait été préférable d’en rester là et acter fermement la mise en place d’une égalité des droits.
Nous communiquerons très prochainement sur les avancées obtenues grâce à la pression citoyenne constante. Surtout, nous souhaitons vivement que l’Etat, la municipalité et les collectifs puissent trouver une entente pour enfin bousculer la Métropole vers un plan de rénovations sérieux, la facilitation des aides de l’Anah, l’extension d’un véritable permis de louer etc. C’était là le mot d’ordre de la banderole de tête de la manifestation unitaire d’hier, que les élu.es du conseil municipal n’ont pas souhaité rejoindre.
Enfin, nous rappelons la promesse de Mme Rubirola le 28 octobre dernier de mobiliser si nécessaire le pouvoir de réquisition, une nécessité absolue pour les 100000 mal logés de Marseille, un pouvoir relevant des compétences de la Mairie et de l’Etat.