Mal logement: Martine Vassal toujours pas concernée

Plus de deux ans après les effondrements de la rue d’Aubagne, 8 morts, et 5000 personnes délogées, Martine Vassal « attend » d’agir sur l’habitat indigne et les marchands de sommeil.

Ce samedi 20 mars, dans un entretien de près d’une heure accordée à la Provence et titré sans parti pris « Vassal ne lâche pas Marseille », la présidente de la métropole a accordé 3 minutes pour répondre à la politique de lutte contre l’habitat indigne. Elle en a en effet la responsabilité depuis le transfert en 2016 des compétences, des moyens et du personnel anciennement attaché à la ville.

Sur la crise du mal logement révélée après le 5 novembre 2018, Martine Vassal répond en une phrase, courte : « il faut demander à la ville ».

Cette défausse est pour le moins surprenante si on la confronte aux annonces, porteuses d’espoir, formulées par la présidente de la métropole au lendemain des effondrements de la rue d’Aubagne : un grand plan de lutte contre l’habitat indigne voté, 600 millions d’euros, la signature d’un Projet Partenarial avec l’Etat, la création d’une grande société publique locale d’aménagement d’intérêt national (SPLAIN) pour animer et mettre en œuvre une stratégie pilotée par… la métropole.

Depuis : rien, ou presque. Le mois dernier, soit près de 2 ans et demi après ces annonces, a enfin été nommé le directeur de la SPLAIN, mais les équipes n’ont pas été recrutés. Une coquille vide.

Dans cette fuite en avant irresponsable, la métropole a proposé à la Ville d’assurer la « concertation » : normal quand on sait que sa présidente refuse systématiquement tout dialogue avec les habitants, les associations et collectifs mobilisés sur ces questions. Un cadre d’échange existe pourtant, auquel sont associés l’état et la ville : le comité de suivi de la charte de relogement, cet outil que nous avons porté pour accompagner les personnes délogées après un arrêté de péril ou d’insalubrité. Mais silence.

La métropole n’est cependant pas restée inactive sur le plan politique : elle a bloqué l’élaboration du Plan Local de l’Habitat, outil central de définition de l’offre de logement sur le territoire, construit le plan local d’urbanisme le plus ségrégatif de l’histoire de Marseille avec la quasi absence de logements très sociaux (aujourd’hui attaqué en justice), et refusé l’encadrement des loyers, une proposition portée par la société civile et l’actuelle majorité municipale mais dont elle a le dernier mot, et pourtant un des leviers contre le marché spéculatif immobilier et les marchands de sommeil. Enfin, les résultats du permis de louer sur le quartier de Noailles restent extrêmement faibles.

Nous sommes atterrés par les propos irresponsables de la présidente de la métropole, que les marseillais n’ont pas élu mais qui pourtant a le pouvoir d’agir (ou de ne pas agir). Comment abandonner 100 000 marseillais vivant dans des taudis et un tel chantier du mal logement après le drame que nous avons connu?

Retrouvons nous samedi prochain 27 mars pour dire non à la métropole du mal logement dans le cadre d’une grande manifestation européenne ! Départ à 12h30 Place Cadenat, 3ème arrondissement, deuxième point de ralliement à 14h30 aux Reformés, 1er arrondissement

Le collectif du 5 Novembre – Noailles en colère