Diffusé le 17 septembre
A Marseille, les autorités publiques ont abandonné la question de l’habitat indigne, laissant prospérer les marchands de sommeil et accentuer la précarité résidentielle des plus démunis. Près de 3500 personnes ont été délogées depuis les effondrements de la rue d’Aubagne, où 8 personnes sont mortes. Mais plutôt que d’agir, on préfère museler ceux qui accompagnent ces familles dans leur droit. Kevin Vacher est un des membres actifs du C5N. Il était depuis hier [lundi 16 septembre, NDLR] en garde à vue!
Son crime: s’être montré solidaire depuis plus de 10 mois pour que les familles délogées soient traitées humainement et dignement.
Rappel des faits :
Le 9 septembre dernier, lors d’une énième évacuation d’un immeuble propriété de Marseille Habitat, 21 personnes occupants de bonne foi au 36 rue Curiol (enfants, familles, femmes dont une enceinte) ont été expulsés illégalement sans aucune prise en charge. Les logements ont ensuite été démolis à la masse par des employés du propriétaire Marseille Habitat, sous l’œil de la police comme en témoignent les vidéos déjà diffusées. Plus tard dans la soirée, l’inhabitabilité de l’immeuble suite à l’intervention musclée de Marseille Habitat est constatée par la sécurité civile, qui ordonne l’évacuation des 3 derniers occupants et la condamnation du bâtiment.
Le C5N a veillé à ce que les personnes soient hébergées le soir même.
Mardi 10 septembre, devant l’absence de réponse des autorités (aucun arrêté de péril pris sur l’immeuble, aucune garantie sur la continuité de la prise en charge des familles…), les délogés accompagnés des bénévoles du C5N se rendent à l’EAPE rue beauvau où on leur précise qu’ils doivent aller à Marseille Habitat, propriétaire du 36 rue Curiol.
Trois jours plus tard, Kevin Vacher est convoqué au commissariat pour une audition libre. Il s’y est présenté de bon gré et s’est vu immédiatement notifier sa mise en garde à vue. Cette détention fait suite à la plainte d’une employée de MH qui déclare avoir été blessée au doigt lors de l’arrivée au siège de MH. MH a également déposé plainte, preuve une fois de plus qu’il s’agit d’une affaire instrumentalisée politiquement. Au lendemain de sa garde à vue prolongée, il est libéré à 18h et convoqué le 30 janvier prochain pour les suites de l’instruction.
Le C5N a largement démontré depuis de nombreux mois son positionnement pacifique et sa volonté de dialogue avec les autorités publiques. Rue Curiol comme ailleurs, le C5N était présent pour pallier aux défaillances des pouvoirs publics dans la gestion de cette crise humanitaire en réservant nous même les chambres d’hôtel. Nous dénonçons aujourd’hui avec force cette tentative d’intimidation et de criminalisation de nos luttes nécessaires, alors que les pouvoirs politiques ne respectent pas leurs engagements signés dans la charte de relogement.
C’est aujourd’hui un militant intègre et connu pour sa non violence qui a été enfermé pour avoir éviter la mise à la rue de nombreuses familles ! Ces tristes événements ne font que renforcer la détermination du C5N à continuer son action pour la justice et au service des délogés.