Réponse au communiqué de Martine Vassal du 5 novembre 2020

La Métropole a choisi le jour anniversaire des effondrements de la rue d’Aubagne pour se féliciter de son bilan de lutte contre l’habitat indigne. Vus d’en bas, les constats sont d’une tout autre nature.

Alors que le premier comité de pilotage du Projet Partenarial d’Aménagement se réunira Mercredi 25 Novembre sans la présence de la société civile, habitants, collectifs, associations, nous avons souhaité reprendre point par point le communiqué de Martine Vassal du 5 novembre, en apportant notre propre décryptage sur sa politique en matière de lutte contre l’habitat indigne.

Opacité de l’information

Citons quelques exemples en réponse aux affirmations du communiqué : concernant les immeubles vétustes frappés d’une déclaration d’utilité publique, les propriétaires ne savent pas à quoi s’en tenir : investir dans des travaux ou être expropriés ? Des informations très contradictoires leur sont données concernant l’obtention de subventions. De fait, celles-ci sont très peu sollicitées, et n’aboutissent que rarement. Nous n’avons par ailleurs aujourd’hui aucune visibilité sur la poursuite des dispositifs d’aides pour 2021, tout comme nous n’avons aucune visibilité sur l’audit marseillais mené par le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) sur les immeubles potentiellement insalubres ou en péril, ni aucune information sur la mobilisation de bâtiments publics pourtant annoncés pour pallier les besoins en hébergement d’urgence.

Des résultats quasi nuls

Deux ans après les annonces qui ont suivi les effondrements de la rue d’Aubagne, les résultats ne sont pas là. Le permis de louer, l’une des annonces phares dont malheureusement seul le quartier de Noailles est bénéficiaire, ne semble pas être à la hauteur des objectifs. Au-delà de résultats très insuffisants, il génère de nouvelles pratiques déviantes : Absence de baux, développement de la location saisonnière…L’opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat (subventions aux propriétaires pour réaliser des travaux sur des immeubles sous arrêtés de péril) est en sous régime : seulement 5 immeubles ont bénéficié de subventions. Si l’on compare aux 4 000 immeubles identifiés comme potentiellement insalubres, cela représente un total de….0,1 %. Par ailleurs, les objectifs de production de logements très sociaux inscrits dans le premier projet du Programme Local de l’Habitat, ajourné, sont très insuffisants et non équilibrés sur le territoire. C’est pourtant un enjeu structurel majeur de la lutte contre l’habitat indigne.

Un refus systématique de dialogue

Des assises citoyennes de l’habitat où les citoyens n’ont pas été invités à intervenir lors des échanges jusqu’au refus de signer la charte de relogement, pas une seule fois, Martine Vassal a daigné recevoir et entendre les organisations de la société civile. L’institution encadre pourtant l’action des deux services de la Ville sur le bâti ancien, et a récupéré la pleine compétence sur la lutte contre l’habitat indigne. Martine Vassal n’a pas non plus souhaité associer les habitants aux orientations du nouvel outil de lutte contre l’habitat indigne qu’est le Projet Partenarial d’Aménagement. Neuf organisations de la société civile ont de nouveau écrit semaine dernière à la Présidente de la métropole pour demander a être représentées dans cette instance : sans réponse à ce jour. En posant les fondements des futures politiques d’urbanisme sans les acteurs de la société civile, Martine Vassal a d’ores et déjà trahi l’engagement du dialogue. Nous avons pourtant fait des propositions, comme la constitution d’un collège des associations et collectifs intégré au pilotage de la SPLA-IN ainsi que du PPA, et la nécessité d’un contrôle citoyen dont les modalités seraient à définir collégialement.

Le communiqué de Martine Vassal se résume pour l’essentiel à un dispositif, le Projet Partenarial d’Aménagement, aujourd’hui inopérant, sans résultats, et dont les orientations se passent de l’expertise des habitant.es.

Le Collectif du 5 Novembre – Noailles en Colère
Un Centre Ville Pour Tous
Conseil citoyen du 1/6
Ligue des Droits de l’Homme